Journal Le Sphinx

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MÉDIAS : Le hic avec la HAC…

La Haute Autorité de la Communication (HAC) était-elle habilitée à prononcer une quelconque  interdiction à l’endroit de la presse malienne ? Là se trouve le hic.

En prononçant l’interdiction de couverture des activités politiques par la presse, la HAC a bien évidemment outrepassé ses prérogatives. Elle ne saurait être le gendarme de la presse malienne. Partout dans les démocraties, (si c’est encore le cas au Mali), c’est la presse elle-même qui est son propre gendarme à travers des Observatoires dévolus au respect de l’éthique et de la déontologie, des matières étrangères à la HAC. La présumée Haute Autorité a visiblement mélangé «Presse» et «communication», deux matières certes complémentaires mais différentes. 

Mais puisque le président de cette Haute Autorité, ancien Préfet à la retraite,  n’est ni de l’un ni de l’autre, il ne peut comprendre.

La décision a-t-elle été commanditée ? L’État central a, en tout cas, affirmé que le Décret suspendant les activités des partis et mouvements politiques ne mentionne nullement la presse. Un désaveu donc pour la HAC. 

Toute la corporation a apprécié la réaction des faitières. Une réunion extraordinaire a immédiatement été  provoquée et la réponse ne s’est pas fait attendre : la presse malienne, dans toutes ses composantes et diversité, désapprouve et rejette à l’unanimité la mesure de la HAC qu’elles considèrent au demeurant comme un non-événement. 

Et Bandiougou Danté, Président de la Maison de la presse d’exhorter tous les confrères  à ne pas céder à la provocation et à maintenir leur engagement envers le droit fondamental des citoyens à l’information.

Les membres de la HAC ou ce qui en reste, doivent tirer leçons de ces réactions.

Entre nous, la HAC a enfoncé une porte ouverte. A partir du moment où les activités des partis politiques sont interdites, la presse dont le rôle est de couvrir celles-ci n’a plus rien à faire ! Après tout, on couvre des activités qui en lieu.

 Le président de la HAC a intérêt à écouter ses collègues  journalistes. Et Dieu sait qu’il y  a de chevronnés professionnels et de très  sages parmi eux.

Batomah Sissoko