Journal Le Sphinx

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29 janvier 2016- 29 janvier 2024

 8 ans après sa disparition, hormis le général Moussa Diawara qui « croupit » en prison depuis 3 ans, c’est la dolce vita pour  les assassins de Birama Touré et leurs complices

29 janvier 2016-21 janvier 2024, voilà huit (8) ans,  jour pour jour, que le corps de Birama Touré se trouve au fond d’un vieux puits à Sébénikoro. Seul l’ancien DG de la Sécurité d’Etat, le général multimilliardaire Moussa Diawara est « détenu » au Camp I de la Gendarmerie nationale à Bamako depuis bientôt 3 ans. Ceux qui ont amené Birama à la S.E, ceux qui l’ont torturé jusqu’à ce que mort s’en suive sont encore  libres comme le vent. Les autorités actuelles refusent purement et simplement qu’on les écoute. Mieux le juge Séne qui a insisté  pour cela, a été purement et simplement muté jusqu’à Kimparana, un fief truffé de terroristes.

Le nom de Karim Kéïta évoqué par le capitaine Ballo

Contrairement à ce qui est dit, Dramé, le dirpub du « Sphinx » n’a pas été le premier à citer le nom de Karim Kéïta dans la disparition de Birama Touré. Lors de son audition au camp I de la gendarmerie nationale, le capitaine Ballo, l’officier  qui était chargé de l’enquête lui a dit exactement ceci:

– M. Dramé, le nom de Karim Kéîta est cité dans cette affaire

Dramé : C’est ma première nouvelle

Qu’en pensez-vous ?

– Je n’en pense rien du tout. Nous avons dit que dans cette affaire, nous n’excluons aucune hypothèse. Nous sommes un journal d’investigation, naturellement nous avons beaucoup d’ennemis. Quand nous annoncions la disparition de Birama Touré, c’est Karim Kéïta qui était à la Une de notre journal. Il se baladait avec un jet privé. Je lui ai personnellement demandé s’il avait acheté un avion, il m’a dit :non !

– Est-ce qu’il l’a loué ? il a dit : non !

– Est-ce qu’il l’a emprunté, il a également répondu : non !

Il se pourrait qu’en voyant sa photo à la Une à côté de celle de Birama, comme nous sommes dans un pays à fort taux d’analphabétisme, que certains aient fait l’amalgame.  Mais en tout état de cause, interrogez Karim Kéïta lui-même, je ne pense pas qu’il va vous opposer son immunité parlementaire pour refuser de répondre à vos questions.

Ce passage a été tronqué dans notre déposition. Au lieu : « …Il se pourrait que certains aient fait l’amalgame » on peut y lire de : « La seule chose qui mérite d’être soulignée par rapport à la publication concerne le numéro (parution du 05 février 2016) de mon journal dans lequel j’ai parlé de l’avion de Karim Kéïta (fils du président de la République) à côté, il y avait  la photo de Birama et l’annonce de sa disparition. Certains ont pensé que c’est Birama qui a fait l’article, ils ont fait l’amalgame. Je ne sais pas qui peut en vouloir à Birama ».

Ce passage tronqué, nous l’avons su quand Le Sphinx a  pu mettre ses longues ailes sur le rapport fait par les pandores, en la circonstance, peu  avant l’exil parisien de son directeur de publication. La falsification est manifeste, puisque le jargon utilisé n’est pas celui des journalistes.

Le fameux rapport des gendarmes dont les fadettes ont été également caviardées a conclu à une disparition volontaire de Birama Touré comme l’affirmeront dans un post signé« Les Amis de Katio » en l’occurrence Karim Kéïta lui-même certainement dans les secrets de Dieu : Et dans lequel il est écrit que 2 ans, jour pour jour, après la disparition de Birama,  ce dernier se trouve à Dakar où on peut le voir à la place des dockers au port de Dakar et qu’il est en contact permanant avec les membres de sa famille.

Comment la défense du général Moussa Diawara a pris l’eau de toutes parts

« Le Sphinx » a observé depuis un certain temps un silence qui lui a été imposé par ses avocats pour ne pas entraver la plainte déposée en France contre X pour enlèvement, séquestration, tortures et assassinat de Birama Touré ; plainte introduite par un de ses neveux résident en France dont les tribunaux sont compétents en la matière. La procédure pénale dans le droit français est très délicate, toute pièce évoquée lors de l’enquête peut être retirée par le juge. D’où notre silence. C’est d’ailleurs cette plainte introduite en France contre laquelle le presqu’octogénaire conseiller de Boubèye s’est battu, allant jusqu’à nous appeler de Bamako pour nous dire que : « La famille Touré a opté pour la justice malienne ». Ce qui était un mensonge éhonté de sa part.

Coincées par les révélations des journaux Le Matinal, Le Pays d’abord,  puis du Sphinx et du site Africa Kibaru plus tard, la stratégie adoptée par les autorités sous le régime corrompu et criminel d’IBK a été et demeure de nier la présence même de Birama Touré dans les locaux de la Sécurité d’État. C’est ainsi qu’elles décidèrent d’antidater le départ des tortionnaires de Birama Touré de la SE qui furent convoqués après les révélations du Sphinx et d ‘Africa Kibaru par leur hiérarchie pour accorder leurs violons dans le cas où.

En effet, après le décès de Birama Touré, Aboubacar Koné dit Abacha, Moussa Samaké dit Dri Le Tueur et Lassine Fatakara Coulibaly ont été mutés respectivement aux entrepôts maliens d’Abidjan, Lomé et Dakar. Les colonels Cheick Oumar N’Diaye et Ousmane Camara dit Omani furent chassés et reversés leur  son corps d’origine, la Gendarmerie nationale,  par le général Moussa Diawara. Ils ont tous bénéficié d’un logement social grâce à l’intervention de leur mentor Karim Kéïta.

Le colonel N’Diaye sera bombardé par la suite commandant de Légion de gendarmerie de Ségou en novembre 2017 après une forte pression sur son ami et complice Karim Kéïta avec lequel il prétend pourtant n’entretenir aucune relation malgré le pick-up de marque Toyota de couleur blanche double cabine que ce dernier  lui a offert. Et les soirées de beuverie qu’ils faisaient ensemble au Bla-Bla d’où serait partie toute cette horrible affaire, selon une de nos sources..

On se souvient que le colonel N’Diaye avait prétendu après la parution de l’article du talentueux journaliste Vincent Hugeux, de n’avoir pas pris au sérieux les accusations gravissimes du Sphinx. Il pensait tout simplement que le journal prêchait le faux pour connaître le vrai ! Karim Kéïta intentera d’ailleurs un procès contre notre confrère français ; un procès  qu’il perdra lamentablement.

Et pour se conformer au plan machiavélique concocté par Boubèye qui a été nommé Premier ministre,  entre autres, pour étouffer à jamais  l’affaire Birama Touré, Cheick Oumar N’Diaye proclama urbi et orbi qu’il était à l’école de guerre à Paris le 29 janvier 2016 ce qui s’avérera être un gros canular par la suite !

Quant au colonel Ousmane Camara dit Omani, qui a interrogé Birama Touré à son arrivée à la SE en présence du  même colonel N’Diaye, il sera muté à Paris au Consulat du Mali, après avoir attendu plus de quatre mois la délivrance de son visa. Les autorités françaises qui avaient des coopérants à la S.E au moment des faits, étaient-elles au parfum de la mort de Birama Touré ? Nous ne saurions le dire.

Pour le général Moussa Diawara tout ce que les journaux (Le Matinal, Le Pays, le site Africa Kibaru, Le Sphinx) ont écrit n’est que pur mensonge. Le militaire et le policier qui ont prétendu avoir vu Birama Touré lors de sa détention ne sont jamais revenus à la SE après leur évasion du Camp I et leur extradition par les autorités guinéennes depuis Conakry où ils étaient partis se cacher. L’un d’eux, en l’occurrence, le colonel Abdoulaye Maïga qui avait pourtant filé le tuyau au journal « Le Pays » pendant sa détention à la MCA jura,  non seulement,  n’avoir jamais entendu parler de Birama Touré lors de sa première détention à la S.E mais aussi n’être jamais revenu au « Camp Boiro malien » après leur séjour guinéen. Il sera, lui aussi, inculpé pour complicité d’enlèvement, séquestration, torture  et mis sous mandat de dépôt à la MCA puis sous contrôle judiciaire. Sa femme qui avait des atomes crochus avec un de ses geôliers, en l’occurrence le colonel N’Diaye, servit de relais. Son compagnon d’infortune, qu’il a d’ailleurs essayé de retourner, un homme digne qui fait partie d’une espèce rare au Mali, reconnut avoir partagé la cellule avec Birama Touré. Mieux, lors d’un changement de cellule comme c’est la routine à la S.E, ses geôliers lui mirent la même cagoule que Birama Touré portait pour le faire sortir de la cellule où ils venaient de mettre ce dernier pour une autre.

Djanjo au Pr Touré et aux juges Oumar Diarra, Sidi Abdine Maïga et Mohamed Saïdou Séne

Le général Moussa Diawara informé de  sa demande de  mise à disposition introduite par le Procureur Touré  a supplié pendant plus de 4 heures d’horloge, en vain, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, de ne pas donner suite à celle-ci.

Une fois devant le doyen des juges d’instruction, Sidi Abdine Maïga, il décida d’opter pour le déni intégral. Mais malheureusement pour lui, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance, Idrissa Hamidou Touré et le doyen des juges d’instruction du même tribunal, Sidi Abdine Maïga ont abattu un travail extraordinaire. Ils sont parvenus à écouter une vingtaine de témoins parmi lesquels des agents de la Sécurité d’État et la personne dans les bras de qui Birama Touré a rendu l’âme dans la cellule N°4 de la Sécurité d’Etat.

Appelé une seconde fois pour confirmer ses propos, le général Moussa Diawara réitéra ses salades qui n’étaient pas de saison. Mais contrairement à ce qu’il pensait, il sera mis sous mandat de dépôt par le juge Maïga qui lui notifia les dépositions de ses ex-agents qui disaient tout le contraire de ce qu’il soutenait mordicus.

Oui : Birama Touré a été détenu et est bel et bien mort à la Sécurité d’État. Oui : le policier et le militaire ont été détenus deux fois dans les geôles de la S.E et ont bel et bien vu Birama Touré lors de leur second séjour.

Birama Touré est mort dans mes bras

Le témoignage du codétenu entre les bras de qui Birama Touré a rendu son dernier souffle est édifiant. Ce dernier, appelons-le Madou, était détenu à la SE où on l’avait transformé en mouchard. On l’introduisait dans différentes cellule afin de recueillir les confidences des autres détenus et les transmettre. En retour, il avait droit à la bonne nourriture, quelques subsides et à l’air libre pendant quelques heures dans la journée.

Son témoignage remonte à novembre 2021. Interrogé sur PV, par le juge d’instruction et le Procureur, il réaffirma que Birama Touré est décédé dans ses bras ; qu’il a aussitôt frappé lourdement la porte de la cellule en criant fort pour demander de l’aide. Toujours selon lui, le lendemain de son décès, le corps de  Birama Touré enroulé dans un emballage de sac de riz de 100 kg en nylon se trouvait à l’arrière du pick-up de marque Toyota double cabine appartenant au colonel N’Diaye.Celui-là même que Karim Kéïta lui a offert.

Étaient présents ce jour-là outre le général Moussa Diawara, les colonels Cheick Oumar N’Diabète Ousmane Camara dit Omani, le (des)honorable Karim Kéïta , président de la Commission Défense et Sécurité et non moins fils du président de la République, Aboubacar Koné dit Abacha. Étaient également présents, tenez-vous bien deux journalistes : Ibrahim Famakan Coulibaly, Président de l’Union des journalistes de l’Afrique de l’ouest (UJAO) qui servait de collaborateur au général Moussa Diawara et Makan Koné, chargé de com à la Primature alors dirigée par Modibo Kéîta. Les deux journalistes avaient été appelés par le général Diawara afin de trouver la bonne formule pour annoncer le décès de Birama Touré à ses confrères.

Finalement, le général Moussa Diawara  se ravisa en leur disant qu’il va d’abord aviser QUI DE DROIT. Toujours selon ce témoin, le corps de Birama Touré fut amené nuitamment par Abacha qui conduisait le pick-up et ses éléments.

Malheureusement, Makan Koné n’a pas pu être auditionné par le juge, il est  décédé le 13 décembre 2022.Trois jours avant le jour que le juge d’instruction Maïga avait choisi pour l’auditionner puis l’inculper. Quant à Ibrahim Famakan Coulibaly, il nous a quittés en mars 2017, donc quatre (4) ans avant la terrible révélation. Que leurs âmes reposent en paix.

Le ministre Kassogué bloque la demande de mise en disposition du colonel N’Diaye, Aboubacar Koné et autres ?

La question qui intrigue tout le monde dans cette affaire pourtant claire et limpide est  qu’on veut coûte que coûte rendre trouble est celle-ci : pourquoi les colonels N’Diaye et Omani Camara, Boubacar Koné dit Abacha et les deux autres tortionnaires de Birama Touré, le capitaine Cheick Tidiane Diarra et Seydou Dionsa et Haguibou Magassa  .n’ont jamais été auditionnés par le parquet de la Commune IV  ni celui de la Commune VI qui hérita du dossier alors que le général archimillionnaire  Moussa Diawara est inculpé et détenu au Camp I de la gendarmerie nationale depuis bientôt 3 ans ? 

Avant que son parquet ne soit dessaisi du dossier dans des conditions rocambolesques que l’on sait, le procureur Idrissa Hamidou Touré sur la demande du juge Maïga a bel et bien envoyé une demande de mise à disposition conformément à l’article 17 du statut des militaires par voie hiérarchique mais ladite demande a été bloquée le ministre de la Justice Mamoudou Kassogué. Pour en avoir le cœur net, « Le Sphinx » a envoyé, en son temps,  un texto puis un voice  au garde des Sceaux pour lui demander sa version des faits. Lesdites sollicitations  sont demeurées sans réponses.

Bravo au Procureur Touré et  Sidi Abdine Maïga, doyen des juges d’instruction de la Commune IV d’alors, qui ont abattu un travail colossal dans l’affaire. Bravo au juge Mohamed Saïdou Séne pour avoir insisté pour écouter les présumés. Tous les trois ont résisté malgré  les pressions  ma les menaces et les chausse-trapes de la chancellerie Outre le rapport circonstancié, ils auraient même mis la main sur le registre de la S.E où figure bel et bien le nom de Birama Touré devant lequel ne se trouve aucune signature.

Selon nos radars, c’est la brèche dans laquelle veulent s’engouffrer les conseils du général multimilliardaire Moussa Diawara, en cas de procès. Pour eux, si le D.G n’a pas signé, c’est qu’il n’était pas au courant de la présence de Birama Touré dans geôles de la SE. Un argument qui risque d’être insuffisant, car avant tout,  notre généralissime était bel et bien le Tout Puissant directeur général de la Sécurité d’État où plus d’une dizaine de personnes sont mortes dans des conditions infrahumaines. La dernière en date est un enseignant du nom de Moussa Daou dit Madhi, un ressortissant de San.

Les Maliens se demandent aujourd’hui comment  le général Moussa Diawara peut,  lui seul,  enlever, séquestrer et torturer et enterrer notre collègue et confrère Birama Touré ? D’autres agents de la S.E ont exécuté la sale besogne.. Or tout le monde sait qu’il n’y a pas de cumul de responsabilité en matière pénale, elle est INDIVIDUELLE !

Jamais dans une affaire de disparition forcée les choses n’ont été aussi claires et limpides. Les assassins, les commanditaires et leurs complices sont tous connus et pourtant cette affaire traine depuis huit (8) ans maintenant. Mais que voulez-vous, nous sommes au Mali.

Une affaire claire comme l’eau de roche

Dans une vidéo devenue virale, le procureur Touré demande à ses collègues magistrats  ne pas toujours se réfugier derrière le devoir de réserve pour se taire sur certaines choses graves. Nous lui demandons ainsi qu’aux juges Sidi Abdine Maïga et Mohamed Saïdou Séne de dire au peuple malien tout ce qu’ils savent sur cet abominable crime d’État qu’on veut étouffer vaille que vaille.

Nous ne saurions conclure sans féliciter Oumar Diarra le 3ème juge d’instruction qui a hérité du dossier. Il a eu le toupet de convoquer Karim Kéïta, le fils du président de la République au moment où  ce dernier était au zénith de son pouvoir. Même s’il a été obligé, par la suite, d’annuler ladite convocation sous peine d’être  radié des effectifs de la magistrature, il mérite notre plus profond respect.

Que des meurtriers tentent désespérément de se dépêtrer des filets de la justice grâce aux milliards qu’ils volés au peuple, cela peut se comprendre. Ce qui est dégueulasse et inacceptable, est que d’autres personnes  acceptent d’entrer dans leur jeu sordide.

Allah Le Tout Puissant a dit : «  Mieux vaut détruire la Kaaba que de tuer un être humain innocent ». Tous ceux qui ont participé à l’odieux assassinat de Birama Touré qui est mort dans des conditions infrahumaines dans les geôles de la Sécurité d’État rendront gorge un jour. Ici-bas ou dans l’au-delà où ils brûleront éternellement dans le feu incandescent  de la Géhenne.

Adama Dramé