Journal Le Sphinx

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Le SYNTIM (Syndicat des Impôts) fustige Katilé et met en garde :

«Le pays va se retrouver dans la situation de 2014 lorsque l’UNTM et le régime IBK ont signé un protocole d’Accord… »

En marge de la guerre fratricide à l’ORTM, une autre se déroule en ce moment au niveau des Impôts impliquant encore et toujours le secrétaire Général du SYNTADE –UNTM et encore et toujours l’État. Là, la tension monte d’un cran et les lignes commencent visiblement à bouger véritablement.

C’est la Maison de la Presse qui a abrité, samedi dernier, la Conférence de presse du Comité Syndical des Travailleurs des Impôts (SYNTIM) que l’on sait également victime de manigances de la part du Secrétaire Général du  Syndicat National des Travailleurs des Administrations de l’État et du Syndicat National, l’UNTM dirigés par Yacouba Katilé. Toujours lui !

L’équipe du Comité SYNTIM était dirigée par son Secrétaire Général par intérim, Moussa Sissoko  accompagné  d’Issa SYNAYOKO,  Secrétaire Général du comité Syndical Cabinet, DRH, CPS et DFM-MTI (une quinzaine d’entités financières et des constructions civiles au Mali), toutes victimes de tripatouillages de la part du Syntade-Untm. 

Le secrétaire Général par intérim du SYNTIM, Moussa Sissoko a dénoncé l’ingérence du SYNTADE-UNTM lors de la mise en place du bureau Syndical des Impôts (SYNTIM) le 19 Octobre dernier au Mémorial Modibo Keita.

Ce jour-ci,  à ses dires, il n’eut tout simplement pas d’élection. Les protégés de Yacouba Katilé, vinrent et en violation flagrante de toutes les dispositions réglementaires syndicales, proclamèrent un bureau et s’en allèrent. Et comme s’ils voulaient procéder à une scission du pays tout entier, les superviseurs imposés du SYNTADE sous les ordres de Katilé, ont accepté les délégués de deux nouvelles régions (Kita et Koutiala) et rejeté les autres. Des constats d’huissier ont été établis et l’affaire est désormais pendante devant les juridictions compétentes a indiqué Moussa Sissoko. 

Pour sa part, Issa Synayoko, non moins président de la Plateforme des Organisations syndicales de lutte contre la Corruption, a exhorté les militants SYNTIM à rester unis et mobilisés. Il a dit tout le respect et la considération  qu’il a à l’endroit du Professeur Alou Daou, secrétaire Général du SYNTIM dont la légitimité et la compétence  ne sont guère contestables.

Dans le document de presse qu’il a présenté, il affirme que l’Objectif  de la conférence était d’«édifier l’opinion Nationale, internationale et en particulier les autorités de la transition sur les conséquences des contestations actuelles observées dans le renouvellement des Instances de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM)».

A ses dires, «aujourd’hui, tous les services stratégiques de l’État sont sous haute tension sociale, tout simplement parce que le président S.G de l’UNTM veut briguer un troisième mandat et en qualité de président d’une institution… J’ai du mal à comprendre pourquoi la même personne se rabaisse pour un mandat de représentativité d’une corporation à tout prix».

Il a rappelé que des plaintes sont d’ores et déjà enregistrées  au Tribunal de grande Instance de la Commune III.

A ses dires, «le Syndicat des Impôts est sur le point de la division. L’image que nous avions vue le jeudi 19 Octobre 2023, le jour de la mise en place de la section nationale des Impôts ne laisse personne indifférent.

  • Le syndicat national des Transports est très tourmenté
  • Les mêmes missionnaires veulent déstabiliser le comité syndical de la Direction de l’Energie du Mali (EDM).
  • Le 02 Novembre 2023, le Tribunal de grande Instance de la Commune III se prononcera sur la procédure de renouvellement de la section nationale des constructions civiles et de l’éligibilité du camarade président S.G de l’UNTM…Sans oublier le cas de l’AGEROUTE…»

Et de rappeler que «l’élection au poste du S.G du comité Syndical d’un président d’institution est un cas d’ingérence de l’administration dans le syndicat, condamné par l’article 2 de la convention de l’OIT que le Mali a ratifié le 02 Mars 1964».

Au rythme des ingérences et tripatouillages, poursuit-il, «le pays va se retrouver dans la situation de 2014 lorsque l’UNTM et le régime IBK ont signé un protocole d’Accord dans lequel l’UNTM s’était engagée pour une trêve de cinq (05) ans. En retour, l’État devrait procéder à une augmentation des salaires de 20% étalée sur trois (03) ans. Mais cet accord n’a engagé, du côté syndical que le signataire. Pendant cette période, le syndicat National de la Santé a été en grève illimitée. De même, l’application de l’article 39 des Enseignants a paralysé l’École malienne. Les Magistrats pour leur prime, ont observé un mouvement de grève illimité. La coordination des Département ministériels a paralysé l’administration».

Aujourd’hui conclut-il, «le pacte social est plus que jamais menacé». 

Faut-il le rappeler ? Issa Synayoko est le président du Comité Syndical du Cabinet-DRH–CPS-DFM du Ministère des Transports et des Infrastructures. Il a été réélu le mardi 18 juillet 2023 à l’unanimité pour un second mandat de cinq ans. Il déplore les ingérences et les tripatouillages du SYNTADE-UNTM auquel il est affilié. M. Synayoko est en outre  Président de la Plateforme des Organisations syndicales de lutte contre la corruption. Et il compte se faire entendre. Très bientôt !

Batomah Sissoko

Encadré

Le SYNTADE-UNTM fragilisé

Si ceux de l’ORTM ont préféré le camp de la rivale, la CSTM, ceux des Impôts (SYNTIM), des Transports, de l’AGEROUTE, des services financiers en l’occurrence, ont décidé de se désolidariser non de la structure syndicale en tant que telle, mais de la personne de Yacouba Katilé et d’engager une lutte sans merci. Une attitude  qui ne peut que fragiliser l’entité syndicale SYNTADE-UNTM.

En évoquant les risques liés au protocole d’Accord relatif à un semblant de trêve entre l’UNTM et le régime IBK  en 2014, Sinayoko semble mettre la puce à l’oreille des autorités de la Transition lesquelles ont également signé un accord similaire avec le SYNTADE – UNTM, ou plutôt avec Katilé. C’est le moins que l’on puisse dire, ledit protocole étant de plus en plus controversé et Katilé lui-même contesté jusqu’au sein du SYNTADE. Le navire est visiblement en train de prendre eau de toutes parts, « tous les services stratégiques de l’État étant désormais sous haute tension sociale» comme l’a si bien dit Sinayoko et comme le disent si bien les Bambaras : «soulève bien la queue ! Soulève bien la queue… A la fin, la queue risque d’être arrachée», un proverbe du territoire fustigeant l’empressement et l’exagération.

C’est bien un tel scénario qui se dessine  avec le SYNTADE-UNTM. A force de vouloir ramener au rang tous les syndicats dans le seul but de jouir de certaines privilèges pour le moins personnels, le SYNTADE-UNTM risque en effet de tout perdre.

A l’heure actuelle, la quasi-totalité des comités syndicaux sont tout simplement opposés au SYNTADE et remontés contre KATILE à cause de sa gestion clanique et inique. Et à ce rythme, son accord avec les autorités de la Transition n’engagera finalement que lui et lui seul. Les prémices sont déjà visibles.

Batomah Sissoko