Journal Le Sphinx

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LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET LA KLEPTOCRATIE FINANCIÈRE

BLANCHIMENT D’ARGENT

Un général malien achète toute une cité SEMA

La semaine dernière une erreur nous a fait publier une version non corrigée de notre Une que nous reprenons ici. Nous présentons toutes nos excuses à nos fidèles lecteurs .

La commercialisation du programme  immobilier de la Cité SEMA sise à Missabougou en face du canal d’irrigation a-t-elle été un échec ?  Que nenni ! comme le dirait un célèbre psittaciste de locutions adverbiales gréco-latines aujourd’hui disparu. Les très beaux logements F3 et F4 avec dalle accessible ou pas dont les prix fluctuaient entre 22,6 et 48,7 millions de nos francs ont été entièrement vendus. Cependant,  la plupart des  logements de cette cité sise à quelque encablures du 3ème pont de Bamako et de l’hôpital du Mali, sont désespérément vides  depuis belle lurette. Les logements économiques, moyen standing sont envahis par la végétation ; les terrains nus complètement en friche.

Selon nos radars,  95% des logements et tous les terrains nus attenants ont été acquis, tenez-vous bien, par un général qui était très proche du chef d’État défunt, Ibrahim Boubacar Keïta. En disgrâce depuis le coup d’État du 18 août 2020, notre officier supérieur multimilliardaire fait preuve d’une discrétion de violette sur ses nombreuses acquisitions faites sous l’ancien régime. Ce qui explique l’état  d’abandon de cette cité qui  continue pourtant d’être convoitée par de nombreux Maliens, surtout ceux  de la diaspora qui veulent trouver un logement dans cette cité idéalement bien placée en plein cœur de la capitale malienne.

Le général en question s’est bâti une fortune colossale durant les 7 ans qu’aura duré le magistère corrompu de feu Ibrahim Boubacar Keïta. Fidèle parmi les fidèles de ce dernier, il a thésaurisé plusieurs milliards de nos francs qu’il a fait passer à la lessiveuse en spéculant, grâce à des prête-noms, dans le foncier, avec à la clé, l’achat et/ou la construction d’immeubles hollywoodiens et de résidences cossues à Bamako, Abidjan, Dakar et Dubaï

Combien de milliards notre général a-t-il dépensés pour acquérir la précieuse cité ? Mystère, boule de gomme. Au niveau de certains agents de l’ancienne équipe de la SEMA qui a vendu le coin,  c’est le blackout total. L’opération, cachée comme une maladie honteuse, se serait déroulée, selon nos radars, dans la plus grande opacité.

Le Sphinx, dans son œuvre de salubrité publique a joué sa partition, il reste à l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite du Mali (OCLEI) qui est chargé de traquer les voleurs de la République et au nouveau Pôle national économique et financier de jouer le leur en procédant à des investigations poussées afin de jeter un faisceau de lumière sur la fortune volée par ce kleptocrate de notre Trésor public. Une chose pas du tout aisée a priori, car notre général archimilliardaire qui dort sur un épais matelas financier est un grand corrupteur devant l’Éternel. Il arrose tout sur son passage.Y compris les gens les plus insoupçonnables !

La question est de savoir si actuellement les autorités de la Transition veulent bien lutter contre la corruption et l’impunité comme elles l’ont promis ?  Rien n’est moins sûr ! Qu’attendent-elles pour emboîter le pas de leurs homologues guinéennes ? 

Qu’on aime ou pas le colonel Mamadi Doumbouya l’honnêteté veut qu’on reconnaisse, qu’il a fait de la lutte contre la corruption et l’impunité sa  priorité.Après 13 ans de silence, de chausse-trapes et d’entraves de toutes sortes,  les auteurs du massacre en 2009 de plus de 156 personnes au Stade du 28 Septembre sont en train, depuis plusieurs mois, d’être jugés Plusieurs ministres de l’ex-président Alpha Condé dont l’ex- Premier ministre Ibrahima Kassory comparaissent actuellement devant la Cour de répressiondes infractions économiques et financières (Crief) pour répondre des crimes de corruption, de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment.

Rien à voir avec ce qui se passe chez nous. Quid du dossier Ministère public contre Karim Kéïta, Moussa Diawara et autres communément appelé Affaire Birama Touré. Quid des affaires de l’avion présidentiel, du marché des équipements militaires octroyés à Sidi Mohamed Kagnassi. Quid de l’affaire des bâtiments administratifs ? Quid du jugement du paysan multimillionnaire Bakary Togola devant une Cour d’Appel autrement constituée ? Quant à Thierno Hass Diallo, l’ancien ministre des Affaires religieuses et du Culte après avoir payé une caution de 100 millions pour bénéficier d’une liberté provisoire (définitive ?), il se la coule doucedepuis bientôt un an. Il circule à Bamako dans un véhicule banalisé.

Le Mali-Kura tant promis par les autoritésactuelles n’est certainement pas pour demain.

A.D