Journal Le Sphinx

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EXACTIONS POLICIÈRES AU PALAIS DE LA CULTURE

Le projet de bâtir Mali koura ou le Nouveau Mali se heurte à des obstacles insurmontables que sont les mauvaises habitudes ancrées dans les mœurs.

Parmi ces tares, les abus policiers figurent au premier rang. Depuis quelques mois, la grogne se fait sentir au niveau des habitants de Badala-Sema sur des pratiques policières imputables aux agents du IVe arrondissement (police de Torokrobougou).

Du racket

Ces agents de police ne se contentent plus de se mettre dans l’obscurité pour arrêter des voitures pour soi-disant le «contrôle de routine». Ce qui est dangereux en soi, vu la prolifération du grand banditisme dans la ville.

On rapporte que ces hommes en uniforme ont trouvé comme activité de prédilection une sorte de racket, consistant à venir tomber sur des couples assis, en train de discuter  tranquillement, pour les appréhender. Le motif invoqué par les policiers est qu’ils sont assis dans l’obscurité. Comme si le problème d’éclairage de l’enceinte du Palais de la culture relevait de leur ressort. Et comme si ces policiers n’avaient pas d’autres chats à fouetter, compte tenu de l’insécurité grandissante dans la capitale.

Et bien souvent, ce sont les femmes que ces policiers embarquent, laissant leurs compagnons en plan. Le but, selon certains témoignages, est d’obliger ces derniers à débourser pour faire libérer leurs compagnes.

L’ignorance des questions de droit

On nous avait rapporté des cas datant de l’an dernier.

Plus récemment, deux autres cas nous ont été rapportés, datant du 19 et du 20 mars, devant plusieurs témoins, ayant nécessité l’intervention d’un homme de droit qui a fait comprendre aux policiers qu’ils agissent à l’encontre de la Constitution du pays, en portant atteinte aux libertés individuelles. L’un des policiers a même prétendu que c’est la police qui détermine la loi. Un autre a affirmé qu’il est autorisé à arrêter sur la base de simples soupçons, sans même que leurs victimes soient en situation d’infraction…

Une situation explosive en latence

Ce problème d’abus policiers cache un autre plus grave qui est l’étouffement que subissent les riverains de Badala du fait des constructions illégales érigées sur la corniche qui bloquent tout accès au fleuve. Ne laissant d’autre choix aux habitants que l’enceinte du Palais de la culture pour respirer un peu d’air pur. À la longue, on pourrait assister un jour à du grabuge si l’étau continue à se resserrer sur les gens.

A.D