La juge Néma Sagara a envoyé deux demandes de mise à disposition en vain !
Et de huit ! Après les deux demandes de mise à disposition envoyées par le juge Sidi Abdine Maïga et les quatre émises par le juge d’instruction Mohamed Saïdou Séne, voilà que la deuxième demande émise par la nouvelle juge d’instruction du Tribunal de Grande Instance de la Commune VI, Néma Sagara, est restée, elle aussi, sans la moindre réaction du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara.
Cela fait donc au total huit demandes de mise à disposition émises par trois des six juges qui ont eu à instruire la plainte contre X déposée lors de la disparition de Birama Touré devenue au bout de plusieurs années d’instruction « Affaire ministère public contre Karim Kéïta, Moussa Diawara et autres ». Respectivement ancien député, ex-président de la commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale et non moins fils de l’ex-président de la République, feu Ibrahim Boubacar Kéîta ; ex-DG de l’ex- direction générale de la Sécurité d’État et autres.
C’est justement ces « autres », formellement identifiés que les trois juges, successivement, ont demandéà interroger en vain. Il s’agit du colonel Cheick Oumar N’Diaye, du colonel Ousmane Camara dit Omani, du capitaine Cheick Tidiane Diarra,fils du général Baba Diarra du CMLN qui renversa le président Modibo Kéïta ; de l’adjudant Boubacar Koné dit Abacha, le tortionnaire en chef de la Sécurité d’État d’alors ; Aguibou Magassa et Seydou Diossa. Chacun en ce qui le concerne a joué un rôle important dans l’interrogation musclée, la torture, l’assassinat et l’enterrement de notre collègue et confrère Birama Touré.
Le statut général des militaires dispose que toute poursuite pénale à l’encontre d’un militaireen activité nécessite sa mise à disposition préalable à l’autorité judiciaire par le ministre de la Défense, seul à pouvoir l’ordonner. Le ministre Sadio Camara a accepté que le général Moussa Diawara – pourtant le cerveau du coup d’État du 18 août 2020 contre IBK- soit mis à la disposition de la justice. Ce dernier a été écouté, confondu malgré son faux alibi et mis sous mandat de dépôt depuis trois ans. Mais c’est le seul.
La juge d’instruction Néma Sagara revient à la charge
Il faut reconnaître que « Le Sphinx » s’est lourdement trompé sur la juge d’instruction Néma Sagara quand elle a hérité du dossier. Il voyait dans sa nomination, une manière d’étouffer l’affaire après les quatre demandes de mise à disposition faites par le juge Mohamed Saîdou Séne. Il faut également reconnaître que son homonomie avec un général célèbre de l’Armée malienne qui a des atomes crochus avec le général Moussa Diawara, ne plaidait pas à sa faveur.
Mais force est de reconnaître qu’elle est restée droite dans ses bottes, dans lesillage de son homologue Mohamed Saïdou Séne. Comme ce dernier, elle se heurte depuis à la mauvaise volonté des autorités actuelles qui veulent coûte que coûte éviter que les autres protagonistes de l’assassinat de Birama Touré, ne rejoignent le général Moussa Diawara. Lequel, malgré qu’il soitsous mandat dépôt continue à aller dormir chez lui, reçoit beaucoup de monde au Camp I de la gendarmerie nationale où il est censé être en détention depuis bientôt trois ans.
La juge d’instruction de la Commune VI va-t-elle subir le même sort que le juge Mohamed Saîdou Séne qu’elle remplacer ? L’avenir le nous dira. Ce dernier avait émis quatre demandes de mise en disposition en vain. Ce malgré les menaces de la Chancellerie qui a fini par le muter à Kimparana, un fief rempli de djihadistes. On aurait voulu l’envoyer à l’abattoir qu’on ne s’y serait pris autrement !
Pour le moment, l’Amazone Néma Sagara n’en a cure. Elle refuse de se soumettre qu’à la loi. Rien qu’à la LOI . Et c’est tout en son honneur. Mais aussi à l’honneur de la justice malienne qui a vraiment besoin de redorer son image.
C’est le lieu de remercier le procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de la Commune IV, Idrissa Hamidou Touré, les juges d’instruction Oumar Diarra, Sidi Abdine Maïga, Mohamed Saïdou Séne qui ont abattu un énorme travail malgré les coups tordus et les chausse-trapes de la Chancellerie.
Il n’y a point de cumul de responsabilité en matière pénale ! La faute y est individuelle. Le général Moussa Diawara ne peut pas enlever, torturer jusqu’à ce que mort s’en suive et enterrer Birama Touré tout seul !Mais on est au Mali, un pays où le ridicule ne tue pas !
Il nous revient que fortes transactions seraient en coulisses. L’affaire Birama Touré ferait l’objet de marchandage. « Le Sphinx » veille et en informera, comme à son habitude, ses fidèles lecteurs. In Challa !
La Rédaction