Journal Le Sphinx

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ARRESTATION DE 07 ARCHITECTES MALIENS… (Suite)

La «décision de justice» qui fâche

Plus Ingénieux que ces Architectes Maliens, tu m… ! Contraints à la validation de douteux Diplômés, ils ont trouvé un terrain à la fois marécageux et propre   pour renvoyer les demandeurs à la case de départ et redistribuer les cartes. Et pire   ! 

«Sept (07) personnes, Membres de l’Ordre des Architectes du Mali (OAM) ont été arrêtées le lundi 02 Octobre 2023 dans des conditions pour le moins discutables sur décision du Procureur près le Tribunal de la Commune V du District de Bamako» (Le Sphinx n°910  du 06 Septembre 2023 – «Conflit juridique ou d’intérêt perso ? –  07 Architectes Maliens arrêtés dans des conditions nébuleuses ! »).

Rappel des faits : Un conflit oppose désormais l’Ordre des Architectes du Mali (OAM) et des Diplômés réclamant le titre d’Architecte. Ces derniers, issus d’une École privée d’Architecture au Mali (École supérieure d’Ingénierie, d’Architecture et d’Urbanisme – ESIAU), ont ainsi obtenu une décision de justice validant leur cursus. Mais être Architecte est une chose, et devenir  membre du Bureau de l’Ordre des Architectes du MalI (OAM) est une autre. Les membres du Bureau de l’Ordre des Architectes du Mali (OAM) ont donc refusé leur adhésion. La raison est toute simple. Elle réside dans les directives régissant la profession d’architecte au sein de L’UEMOA. En plus du Diplôme, il faudra selon ces directives, l’approbation les Ordres nationaux (OAM dans le cas du Mali) et du CAMES (Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur).

Pour ce motif, l’OAM s’est abstenu d’enregistrer la demande des nouveaux diplômés et a cependant proposé des solutions évidentes et profitables aux requérants. Une décision qui ne fut du goût des demandeurs et de la justice. Sur instruction du Procureur près le Tribunal de la Commune V du District de Bamako, au moins sept (07) membres dudit bureau ont été arrêtés et gardés à vue pendant plusieurs heures au commissariat de Police du 4ème Arrondissement en milieu de semaine. Ils devraient signer une attestation de reconnaissance du titre d’Architecte ou… la prison. Fête de Maouloud obligeant, ils finirent par craquer. Ils ont signé. Une affaire classée ? Loin s’en faut…»

La signature  des 07 Bagnards a-t-elle une valeur auprès des Instances internationales devant homologuer le parchemin ? Pas sûr ! Aussi, il revient à la seule Assemblée Générale de l’OAM de valider une inscription au niveau national. Et au CAMES (Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur) d’homologuer. Et pour valider l’inscription du CAMES, l’Ordre (OAM) doit justifier le mérite du lauréat. 

Dans la rubrique destiné à cette ultime évaluation, les 07 Prévenus ont tout simplement joué le jeu des Juges : Ils sont ainsi notifié : «admis sur décision de justice» et… Patatras !

Pensez-vous, un seul instant que le CAMES, voire n’importe quel entrepreneur ou particulier, attribuera son marché à un diplômé par «Décision de Justice» ?  Aucune chance !

C’est donc fort logiquement que les Diplômés au forceps ont refusé cette justification. Mais c’était la vérité ! C’est bien une décision de justice qui faisait désormais d’eux des membres de l’Ordre des Architectes du Mali (OAM). Le Procureur dut bien l’admettre. Avait-il le choix ? En reniant ce fait, il remettait en cause une décision de justice que lui-même a soutenue. Si ce n’est là un déni de Justice, le délit en est proche.

D’autres têtes bien pensantes se sont impliquées en vue de laisser-là le dossier. Il est évident que le CAMES ne reconnaîtra aucun parchemin sous le sceau de «Sur Décision de Justice –S.D.J».

Autre sujet de colère disions-nous : le ministre de   l’Urbanisme n’a nullement apprécié que des architectes, dans l’exercice de leurs fonctions, soient embastillés sans qu’il en soit au moins informé. Une grave offense !

Le Ministère de l’Éducation s’est voulu quelque peu offensant à l’adresse des Architectes prétextant qu’il ignorait tout. Aux offensés alors d’apporter les correspondances à lui adressées et à son département au moment des faits (nous reviendrons certainement sur cet aspect de la question).

Rappelons en outre que l’Ordre a adressé une lettre au CNT afin de statuer définitivement sur les normes internationales en adaptant la législation nationale aux critères et directives de l’UEMOA.  Mais le saviez-vous ? La correspondance est bloquée quelques part dans les méandres de l’administration malienne. Elle n’est pas encore parvenue au CNT. A qui profite le crime ? Suivez mon regard !

Aux dires des Architectes Maliens de l’OAM, pas du «S.D.J «Sur décision de justice» également appelés Promotion «Dia – gnêh Wati» (le vocabulaire français ne manque pour transcrire cette expression bambara), aux dires de ces Architectes disions-nous, «nous n’avions jamais refusé d’ouvrir la fonction aux compatriotes. Nous le souhaitons d’ailleurs vivement. Il existe d’ailleurs des cabinets d’architectures tenus par des Maliens à l’étranger, au Sénégal, en l’occurrence. Nous demandons juste le respect des critères ici et ailleurs».

Ce n’est pas trop demander !

A suivre

Batomah Sissoko