Journal Le Sphinx

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RAMADAN 2023: Le Ministre du Commerce rattrapé par ses promesses

«RAMADAN 2023: Faut-il croire aux promesses  du ministre Commerce ? ». C’est le titre de notre livraison du Vendredi 24 Février  2022 (Le Sphinx  N° 892). Presque 10 jours après l’entame du mois sacré, un début de réponse est tombé : les promesses n’ont pas été tenues.

En prélude au mois de Ramadan, le ministre de l’Industrie et du Commerce Mahmoud Ould Mohamed a organisé plusieurs rencontres avec les opérateurs économiques ainsi que la presse. Il s’agissait pour le chef du département, de donner des assurances quant à l’approvisionnement correct des marchés en produits de première nécessité et à un prix conforme au pouvoir d’achat de ses compatriotes.

«Le gouvernement prendra les dispositions nécessaires pour renforcer l’offre nationale de produits vivriers, afin de préserver le pouvoir d’achat des populations»a ainsi promis le ministre Mahmoud Ould Mohamed.

Une visite dans les différents entrepôts et magasins a fini de convaincre les sceptiques … Cinq (05) grands entrepôts dans la zone industrielle de Bamako ont en effet été visités. Il s’agit respectivement de la société KAMIA et frères (SOKAMEF), la société Diarra et Frères, l’Etablissement Kouma et Frères (EKF), Grands distributeur céréaliers du Mali (GDCM) et l’office des produits agricoles du Mali (OPAM) (une structure d’État), tous des grossistes et Demi-grossistes… Ils étaient remplis à craquer !

 Au ministre d’inviter alors les différents fournisseurs, grossistes et demi-grossistes à maintenir les prix du marché.  Au neuvième jour du mois sacré, il est loisible de procéder à une évaluation à mi-chemin ou presque. Les produits de grande consommation sont-ils disponibles ? Oui !

 Les prix sont-ils restés stables ? Non ! Au contraire, ils se sont littéralement envolés. Il s’agit en l’occurrence des produits de grande consommation en ce mois de Ramadan : céréales (riz, sorgho), pommes de terre, sucre, lait, huile… Ils sont devenus presqu’inaccessibles pour de nombreux consommateurs. On estime entre 10 et 15% les majorations.

Manifestement, quelque chose n’a pas fonctionné. Les consignes du Ministre n’ont pas été respectées. Les magasins sont toujours remplis, mais les prix restent hors de portée. A qui la faute ?

Selon les commerçants détaillants très proches des consommateurs, les fournisseurs grossistes et demi-grossistes  ont tout simplement augmenté leur prix. D’où l’effet domino. Ces gros fournisseurs accusent à leur tour le gouvernement de les avoir privés de subvention et/ou d’exonération  comme pendant les années précédentes. Les magasins étaient pour autant remplis ? Pourquoi alors une subvention ?

Parce que nous répondit-on,  ces magasins ont une portée très limitée. En d’autres termes, la demande reste plus forte que l’offre et… Trop compliquer pour les consommateurs !

Une chose est claire : les promesses n’ont pas été tenues, en tout cas, jusqu’à ce jour! C’est tout ce que la ménagère sait !

Batomah Sissoko