Les nouvelles taxes de 10% sur l’achat de crédit téléphonique et de 2% sur les services de transaction par mobile money ont du mal à passer chez les Maliens. La bronca est à son paroxysme dans le pays. Et ceux qu’on appelle à Kati les « Fasoden jugu » commencent à s’organiser afin de trouver les moyens adéquats pour la contourner.
Oui, disent-ils, ils sont prêts à se sacrifier pour payer les nouvelles taxes mais à condition que les autorités en fassent autant. Qu’elles diminuent leurs salaires et indemnités et le train de vie de l’État. Et pourquoi pas ne pas prendre rien que son salaire de colonel comme le président de la transition du Burkina Faso qui continue à prendre son salaire de capitaine ?
Pendant qu’ils nous imposent cet autre lourd fardeau, poursuivent-ils, le budgets des institutions ne cessent d’augmenter au vu et au su de tout le monde. « Doromé kélen té bô ala » a dit l’un de leurs membres à qui veut l’entendre.
Mais pourquoi cette chasse frénétique à l’argent de nos autorités ? Selon nos radars, le Mali devrait beaucoup d’argent à la Fédération de Russie et contrairement au communiqué dithyrambique qui a sanctionné la visite du vice-ministre russe de la Défense, le général Younous-Ber Evkurov, les relations sont un peu gâchées par ce contentieux.
Toujours selon eux, les Russes auraient demandé que le Mali solde ces arriérés. Notamment ceux qu’il doit aux « instructeurs » russes que les mêmes langues de vipère appellent : « supplétifs Wagner ».
Toujours selon nos radars, ces derniers menaceraient de prendre leurs cliques et leurs claques et de rentrer fissa à Moscou si cela n’est pas fait dans les plus brefs délais ! Ce qui aurait créé une véritable panique chez le généralissime Assimi et ses ouailles. Bref, les nôtres sont acculés, d’où l’idée « géniale » de la création du Fonds de soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement social qui frappe, encore une fois, les Maliens dans leur portefeuille déjà vide !
Les « Fasoden jugu » commencent d’ores et déjà à diffuser les parades qu’ils ont trouvées : ils conseillent aux Maliens de passer moins de temps au téléphone ; d’éviter le plus possible les canaux habituels de transferts d’argent, soit en allant remettre le pognon à main propre ou bien en passant par le western union de nos parents Maraka.
La gestion des fonds générés par les nouvelles taxes est confiée à Koulouba en dehors du budget national ; l’argent sera domicilié non pas au trésor public mais dans une banque commerciale -la BNDA, nous renseigne un de nos radars- (Art. 4 du décret ) et son mode de gestion est décidé par le généralissime Assimi Goïta himself (art. 2) ; le Secrétaire général de la Présidence sera l’ordonnateurs des dépenses (Art. 7) ; l’argent pourra être dépensé en dehors des procédures des marchés publics selon l’article 12 du décret paru dans le J.O.
Les « Fasoden jugu » sont formels : « On demande aux Maliens de payer et de pas s’occuper du reste ! ça sera comme les fonds de solidarité de la transition de 2012-2013 qui ont été d’une opacité criarde, jurent-ils ! »
En effet, les Maliens qui sont ponctionnés n’ont aucun moyen de vérifier l’utilisation de l’argent généré, surtout lorsqu’il peut être utilisé dans projets à « caractère urgent » ou du « secret défense ». Bref, la porte est grande ouverte pour toutes sortes d’abus au Maliba des généraux diagnéwati!