NOUHOUM TOGO s’insurge : «Parce que les deux femmes bénéficiaires sont belles et charmantes… Le ministre doit s’expliquer ! »
«Je connais parfaitement les deux dames bénéficiaires desdits marchés… Elles sont belles, charmantes et élégantes… C’est parce qu’elles ont 17 milliards F CFA dans leurs comptes… Mais leur société n’a pas encore une année d’expérience. Elles ne remplissent pas les critères…» Nouhoum Togo dixit.
Invité de l’émission CAP-MALI Ⴕ, le mercredi 07 Septembre dernier, le président du Parti «Union pour la Sauvegarde de la République» (USR) n’est pas allé par le dos de la cuillère. Nouhoum Togo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a invité le Ministre en charge de la Sécurité et de la Protection Civile à s’expliquer devant les Maliens au sujet de l’attribution de gré-à-gré de marchés portant sur plusieurs milliards F CFA. Une affaire qui défraie en ce moment la chronique à Bamako.
C’est notre confrère du «22 Septembre» qui a levé le lièvre. Selon le confrère, «le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, à travers sa direction des finances et du matériel (DFM), a procédé à un appel d’offres restreint pour des travaux de construction notamment grosse œuvre et travaux de finition du quartier des sous-officiers (bloc hébergement, restaurant et bloc pédagogique), un marché de 7, 750 milliards de FCFA, intitulé lot n°1 a été accordé à la Générale malienne (SARL). Le même objet a été reconduit en lot n°2, cette fois-ci, attribué à la Société Falaise Mali pour un montant de 4 143 876 046 FCFA (plus de 4, 1 milliards)».
Mais, fait remarquer le confrère, «voici encore la Générale malienne (SARL) qui se voit octroyer un autre marché de 4 996 043 623 FCFA (près de 5 milliards) pour les gros œuvres et travaux de finition du quartier des commissaires (bloc hébergement, restaurant et bloc pédagogique).
Et de poursuivre : «les conditions d’acquisitions des marchés ne sont pas transparentes. Il y a eu détournement de procédure».
«Ce détournement de procédure, considéré comme un détournement de pouvoir, permet d’appeler des amis, des parents, des proches, des groupements d’intérêts personnels, pour leurs attribuer des marchés de milliards de nos francs. Certains n’ont même pas d’expérience, et vont sous-traiter après les marchés. Ce qui explique souvent le déficit de qualité des œuvres réalisées.
Voilà que la Générale malienne se tape plus de 12 milliards de nos francs dans un marché d’appel d’offres restreint, qui aurait dû être un appel d’offres ouvert, garanti de toutes les transparences. Idem pour les autres.
Ce sont 24, 2 milliards de nos francs de marchés de BTP qui sont ainsi confiés à des sociétés peu méritantes. Tout le monde sait comment se fait l’appel d’offres restreint. C’est la société choisie d’avance qui postule avec trois ou cinq entreprises de noms différentes. Il fixe les prix de manière que les autres soient éliminées et celle positionnée est la seule éligible. Avec des petits montants de 5,10 ou encore des dizaines de millions de nos francs, certains pourraient le tolérer, mais des milliards à attribuer à des sociétés peu performantes, peu qualifiées, à travers des détournements de procédures, est inacceptable».
Nouhoum Togo : «Parce qu’il s’agit de deux grandes dames au teint clair ayant 17 milliards F CFA dans leur compte»
De l’avis de Nouhoum Togo, l’attribution desdits marchés n’a pas respecté les critères de transparence. «Assimi doit prendre ses responsabilités» dit-il.
«Les marchés ont été attribués à deux dames que je connais parfaitement. Leur société n’a même pas une année d’existence… alors que l’un des critères était l’expérience dans le domaine. Elles n’ont aucune expérience ici… C’est parce que les dames en question auraient 17 milliard dans leur compte et parce qu’elles sont belles et charmantes… C’est inadmissible ! C’est du banditisme !»
Et pourtant, fait-on remarquer à Monsieur Togo, la Direction des marchés publics a approuvé lesdites attributions !
Réponse cinglante de l’interviewé : «Cette Direction agit selon tu sois ou non au pouvoir. Là-bas, ils ont l’habitude de se dédire. Tous les mic-macs commencent-là au niveau de cette Direction des marchés publics».
A propos de certains acteurs de la transition, Nouhoum s’insurgent : «Certains pensent qu’ils sont venus pour s’enrichir et ne reculent devant rien pour ce faire… Mais nous n’admettrons plus que ce qui s’est passé sous IBK et Diawara [ex-DG de la Sécurité d’État], les gabegies, détournements et dilapidation des biens publics, se fassent de nouveau. Nous ne supporterons et ne soutiendrons personne dans cette dynamique… Que le ministère de la Sécurité s’explique… Que le Directeur de la Sécurité arrête avec ses amusements et plaisanteries ! Qu’il travaille. La Sécurité d’État n’est pas lieu d’amusement ! Que le message soit très clair. Non plus un endroit pour chercher de l’argent. Le Mali nous appartient à tous et chacun doit jouer sa partition»…
Monsieur Togo promet d’autres révélations à l’avenir. En attendant, dit-il, que le ministre sorte pour s’expliquer et surtout, «que Assimi prenne ses responsabilités».
Batomah Sissoko