Le mandat a été transmis au bureau central national Interpol pour exécution
Il s’agit bien d’un mandat d’arrêt international conforme à la procédure et il a été transmis à Interpol pour exécution ! Parole d’Idrissa Hamidou Touré, Procureur de la République près le tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako. Il était sur les antennes de la télévision nationale au journal télévisé de 20h du le mardi 6 juillet dernier.
Puisque l’inculpé n’est pas à «portée de main», a expliqué le Procureur, le doyen des juges a sollicité l’avis du parquet en vue de décerner un mandat d’arrêt afin qu’il vienne pour être entendu dans la procédure conformément à l’article 118 du code de procédure pénal. «La loi dit que quand la personne est située à l’extérieur du pays, en dehors du territoire national, il faut un mandat d’arrêt international», a-t-il précisé. Un «mandat a donc été transmis au bureau central national Interpol pour exécution». Ce, conformément à l’article 118 du code de procédure pénal du Mali.
Le juge en charge de l’affaire a estimé nécessaire la présence de Karim Keïta dans cette «procédure ouverte contre X, devant le juge d’instruction du premier cabinet qui en est le doyen à la suite de la disparition du journaliste d’investigation M. Birama Touré». Et poursuit-il, de nombreuses personnes ont été entendues dans le cadre de la même affaire. Alors pourquoi pas Karim Keïta ?
«Si M. Keita le souhaite, en bon citoyen malien, il peut, lui-même, venir se faire entendre par le juge d’instruction de son pays. Il y va de la manifestation de la vérité, il y va aussi de sa participation à lui-même, à l’action judiciaire pour établir la vérité dans cette procédure, dans le cadre de l’exécution du mandat d’arrêt» a ajouté le Procureur Touré.
L’inculpé a-t-il un avocat ? Apparemment non, du moins, à en croire le Procureur Touré : «si quelqu’un se dit avocat de M. Keita, c’est son avocat dans la vie, mais pas dans le dossier en cours chez nous». Voilà qui est clair. Signalons qu’un prétendu avocat de Karim a récemment tenté de dénoncer un présumé vice de procédure dans l’affaire. Une manière d’intimider les magistrats en charge du dossier ? Si oui, la réaction du Procureur Touré vient à point nommé : «la justice ne fonctionne pas à la pression, à la rapidité, à l’influence, à l’intimidation. Ce n’est pas ça la justice. Que non !» Voilà qui est clair !
Batomah Sissoko