Journal Le Sphinx

Notre axiome, c'est la vérité, le plus haut phare de la déontologie journalistique

Rentrée scolaire [2024] au forceps

Rien ne va plus entre ce syndicat et non des moindres, et le Ministre de l’éducation. Il s’agit du SNEC (Syndicat National de l’Education et de la culture), l’un des plus vieux du microsome syndical du pays.

Les mauvais points du Ministre de l’Education

Rien ne va plus entre ce syndicat et non des moindres, et le Ministre de l’éducation. Il s’agit du SNEC (Syndicat National de l’Education et de la culture), l’un des plus vieux du microsome syndical du pays.

Le Ministre de l’Éducation, le Dr Amadou Sy Savané,  tient visiblement à sa rentrée scolaire, vaille que vaille. Un récent communiqué court mais  plein de détermination a rappelé tous les acteurs à ladite reprise.

Mais la mesure n’est de l’avis de tous. Evoquant plusieurs motifs, de nombreux acteurs dont le SNEC et certains parents d’élèves, mettent en avant des contraintes majeures.

Des salles de classes, disent-ils, sont  en ce moment occupées par les sinistrés des inondations ou des victimes fuyant l’insécurité. Ces derniers refuseraient justement de quitter les lieux.

Dr Amadou Sy Savané minimise la portée de ce constat arguant que seulement 183 classes sur 20.161 dont dispose le pays au niveau du fondamental sont occupées. 19.978 sont donc disponibles soit environ 90%.

Ce que le Ministre oublie ou feint d’oublier est que le service météo a d’ores et déjà annoncé des pluies tardives. Et le gouvernement a, à son tour, annoncé des mesures de prévention à l’adresse des populations contre les intempéries et cet hivernage exceptionnel en particulier.

Aussi, rétorquent les Enseignants, la commission chargée de l’orientation  des admis au DEF n’a pas encore siégé. Une déclaration rejetée du revers de la main par le Ministre qui rappelle que dans l’histoire de l’école malienne, aucune orientation n’a auparavant jamais été effectuée à la date du 1er Octobre. 

Les protestataires rappellent en outre la conjoncture actuelle. Faut-il le dire ? C’est sur le fil du rasoir que certains fonctionnaires ont reçu leurs salaires au titre du mois de Septembre 2024. D’autres attendent toujours. 

Il nous revient, en tout état de cause qu’une grande majorité de parents d’élèves (des secteurs public et privé)  ne sont pas prêts.

Quelles sont donc les véritables motivations du Ministre pour qui sait que les deux autres pays de l’AES (Niger et Burkina) ont, pour les mêmes raisons avancées par les parents d’élèves et syndicalistes maliens, procédé à report de la date de la rentrée?

L’on sait en tout cas, qu’un grand nombre de décideurs ont les leurs à l’extérieur du pays ou dans des établissements privés et huppés de la capitale accessibles à coup de centaines de milliers F CFA. Alors que la reprise des classes intervienne sous l’orage, les grêles ou sous la foudre, eux resteront à l’abri,  c’est du moins, ce que pensent de nombreux parents d’élèves et syndicalistes. Ces derniers (ceux du SNEC en l’occurrence) ont justement boudé l’invitation du Ministre en vue de la préparation de la rentrée scolaire. Ce dernier persiste et signe. Le bras de fer est donc engagé. Il risque de perdurer au-delà de la rentrée des classes. Rentrée qui devrait avoir lieu demain 1er octobre  vient d’être reportée au 4 novembre prochain. Le Dr Sy Savané a mis un peu d’eau dans son « niamacoudji ».

Batomah Sissoko