Journal Le Sphinx

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FUSI-MALI : LE PARTI D’ASSIMI GOÏTA ?

Pour la «fin de la Transition» 

«Front Uni pour la Sauvegarde de l’intégrité» (FUSI-MALI), l’un des derniers-nés parmi les mouvements politiques se réclamant du Président de la Transition, Assimi Goïta a visiblement changé de posture. Les raisons sont diversement appréciées.  

Vous souvenez-vous ? En décembre 2021, la même entité publiait les résultats d’une pétition qu’elle avait elle-même lancée et portant sur plus de 4 millions de signatures favorables à une prolongation de la Transition.  

«Nous voulons montrer que le Peuple malien soutien la prolongation de la Transition», déclarait alors Tiémoko Goita, président de FUSIMALI, devant le chef du gouvernement. Et s’adressant à Assimi Goïta, il annonça : «nous vous assurons de tout notre soutien quel que soit le cas de figure». Le grand amour quoi !  

Y a-t-il eu revirement ? Que non ! Mais ce qui semble plutôt un léger changement de programme. Il n’est désormais plus question de prolongation, mais de… «la fin de la Transition». 

Lors de la conférence de presse qu’il a animée courant semaine dernière, Goïta (le président de FUSI-MALI) s’est ainsi exprimé : «les difficultés du moment qui, du reste, ne sont pas le propre des seuls Maliens, ne devront pas nous faire perdre de vue l’immensité des avantages dont notre pays et son peuple pourront s’adjuger une fois la Transition terminée»…  

Le mot est lâché : «une fois la Transition terminée»… À signaler que ce mouvement est littéralement le seul parmi les soutiens d’Assimi Goïta qui parle pour la première fois de la «fin de la transition», de «respect du chronogramme» électoral et de «normalité».  

Tenez : « […] attirer l’attention de nos compatriotes sur la nécessité pour tous d’aider et soutenir les autorités afin que le chronogramme mis en place puisse être respecté et permettre ainsi à notre pays de retrouver rapidement la normalité nécessaire à la mise en œuvre des réformes dont il a besoin pour prendre toute sa place dans le concert des nations». 

Et l’orateur précise davantage sa pensée : «ce chronogramme élaboré est une preuve de bonne foi des autorités qui prouvent ainsi qu’elles ne sont mues par aucun autre intérêt si ce n’est celui de rendre à notre pays sa stabilité et sa respectabilité…».  

Mais que représente donc FUSI-MALI pour Assimi Goïta ? Son président Tiémoko Goïta serait-il de même sang que le président de la Transition ? La réponse à ces questions permettra certainement d’apprécier les déclarations à leurs justes valeurs.  

D’abord cette précision : Assimi Goïta et Tiémoko Goïta n’ont que le nom de famille en commun. Ce qui n’est pas rien, certes, mais ils ne sont pas consanguins. Et le sieur Tiémoko Goïta était dans ses «affaires» lorsqu’Assimi était sur la ligne de défense. Ils s’ignoraient jusque-là. Et pourtant, Tiémoko Goïta parle bien en son nom aujourd’hui.  

Il faut dire que FUSI-MALI a la particularité d’abriter de nombreux Mynianka de l’ethnie d’Assimi Goïta (non, ce n’est pas un mouvement régionaliste. La preuve : c’est à Kayes que s’est récemment tenue une de ses activités !).  

Audit regroupement, Assimi semble accorder sa confiance. Il agirait en son nom, selon nos sources généralement bien informées. Et certains pronostiquent la mutation en parti politique dans les mois à venir. En vue de soutenir la candidature d’Assimi ? L’éventualité n’est nullement à écarter.  

Pour l’instant, il (FUSI-MALI) semble se focaliser sur la fin de la transition et la tenue des élections qui passe irrémédiablement par le respect du chronogramme.  

«[…] notre soutien quel que soit le cas de figure » a prévenu Tiémoko Goïta, président de FUSI-MALI!  

Batomah Sissoko