Quid de la police territoriale ?
Si la Loi portant militarisation de la police nationale et de la protection civile a été finalement votée à 111 Voix Pour, 0 Contre et 0 Abstention, de nombreuses zones d’ombre persistent.
La Loi a été en effet votée. Et maintenant ? Il est vrai que les membres du CNT ont posé des préalables qui, aux yeux de nombreux observateurs, vident la disposition de son contenu.
En attendant la mise en place de la commission Ad ‘hoc devant arrondir les angles, cette Loi suscite une autre interrogation : quelle suite sera réservée à la «Police territoriale» dont la création est prévue par l’Accord de paix d’Alger ? Serait-elle absorbée par la Police désormais militarisée ? Pour quelles missions et finalités ?
Selon de nombreux observateurs, cette police dite territoriale issue des Accords d’Alger, ouvre la voie à l’aventure. Nous y reviendrons.
Les réserves du CNT
«Après analyse et examen approfondi du présent projet de loi, la commission de la défense nationale, de la sécurité et de la protection Civile recommande fortement au gouvernement de:
▪Mettre en place une commission ad ‘hoc inclusive qui sera chargé de gérer les aspects techniques du changement de statut,
▪Organiser des formations adaptées au profit des unités de Police Nationale et de la Protection Civile,
▪Doter la Police Nationale et la Protection Civile de moyens appropriés à leurs nouvelles missions,
▪ Préserver les acquis liés aux spécificités distinctive de la Police Nationale et de la Protection Civile».
«Préserver les acquis liés aux spécificités distinctives de la Police Nationale et de la Protection Civile» ! Autrement dit la police et la Protection civile gardent leurs «spécificités distinctives». Ce concept est-il compatible avec la «militarisation» ? Hum !
Enfin, puisqu’une commission ad ‘hoc inclusive est chargée de gérer les aspects techniques de la question, on verra bien !
En attendant, ce ne sont pas les flous et zones d’ombre qui manquent. Et de toute évidence, c’est seulement la liberté syndicale qui semble avoir été supprimée.
Batomah Sissoko