Journal Le Sphinx

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Éditorial – Justice pour Birama (gratuit)

Toute âme est mortelle et toute  injustice est appelée à être réparée un jour ou l’autre.

Du haut de leur superbe,  les hommes de pouvoir et leurs courtisans ne sont jamais instruits par de telle évidence. La loi, le droit ne sont conçus à leurs yeux que pour être à leur service et passer par-dessus la tête de ceux qui leur résistent ici-bas. Les plus téméraires de leurs résistants passent par trépas ou par leur « justice ». Une justice lente à se déployer parce qu’au service des plus puissants nantis de l’argent qu’ils ont volé au Peuple ; argent qu’ils n’hésitent à utiliser au détriment de l’intérêt général. Leurs laquais répondent toujours à leur première demande. Ils sont prêts à s’asseoir sur leur conscience pour quelques dizaines de milliers de francs. Mensonges, montages, connivences, fausses informations passent par là pour salir, humilier et aplatir ceux qui leur résistent et rappellent sans cesse leurs crimes et forfaitures  avec force et conviction.

Du début à la fin, un seul nom, une seule silhouette : Karim Kéita que toutes les personnes ayant eu prise avec ce dossier ont cité et abondamment. A coups d’écrits, d’éditoriaux et d’articles nous n’avons cessé, un seul instant,  de le mettre en cause. Que justice soit faite ! Qu’aucun État ne fasse obstacle à l’exécution du mandat lancé à son encontre. Il est désormais libre de se rendre pour honorer le nom qu’il porte.

Lors de l’appel que Karim Kéïta a introduit  contre « Le Sphinx » après sa dérouillée en 1ère instance, notre directeur de publication, seul,  en face de ses six avocats grassement payés, après sept (07) heures d’explications,  avait conclu en ces termes : « Messieurs de la cour, ce procès que Karim Kéïta a intenté contre moi n’est en réalité qu’un contre-feu qu’il a allumé pour me discréditer avant que je ne publie les conclusions sur la disparition de Birama Touré. Tout puissant fils du président de la République, il pense qu’il peut me faire condamner. Quelle que soit l’issue de ce procès, je vous fais la promesse que ceux qui ont enlevé, torturé et assassiné notre collègue et confrère seront un jour jugés dans cette même salle où se tiennent le plus souvent les sessions de la Cour d’assises »

Avec le mandat d’arrêt international qui vient d’être lancé par le doyen des juges d’instruction Sidi Abdine Maïga et l’évolution de la plainte introduite en France, la promesse que nous avons faite aux parents de Birama Touré et à sa mémoire, commence à pointer à l’horizon. Ce réveil certes tardif de la justice malienne après plus de cinq ans d’atermoiements est une lueur d’espoir pour tous ceux qui sont épris de justice.

Au « Sphinx », nous avons choisi d’avoir la conscience tranquille, d’avoir un bon sommeil plutôt qu’un bon lit. De grâce, respectez notre choix !

Hubert Koutoukou Maga, le premier président de la République du Dahomey- aujourd’hui Bénin- ne disait-il pas: «  Il n’existe que des intouchables de l’instant, des timoniers du temps, des maîtres du moment. Le temps est le maître de tous les maîtres. Il faut rire de tout. Mais devant les grandes décisions de la vie, réfléchissez à hier et pensez à demain. Parce que la nature dans sa comptabilité est incorruptible et aucune facture ne restera impayée. La nature est juste. »

Oui, la nature est juste. Un jour, il y aura justice pour Birama Touré. Inchalla !

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